Contribuer à la politique. Mobilisation et appartenance

Contribuer à la politique. Mobilisation et appartenance

Discipline: Philosophie
Parution: 03 novembre 2016
Quand il est question de politique, c’est d’abord et encore la volonté individuelle qui est interpellée et qui s’exprime.

Description

Êtes-vous méfiant à l’égard de la politique, comme la majorité des gens ? Êtes-vous tenté de rejoindre les indignés, rassemblés sur la place publique ? Sentez-vous la nécessité de vous engager davantage dans la vie de la cité et de promouvoir, au nom de votre citoyenneté, une vraie démocratie participative ? Allez-vous répondre à l’institut de sondage qui, malgré les proportions consternantes de l’abstention électorale, continue de s’intéresser à votre opinion et de la ranger dans ses cases ?
Vous êtes au cœur de la politique, au moins par votre opinion. Mais vous ne pouvez jamais y être seul. Rien ne se fait politiquement sans le mouvement, sans l’opinion de masse, sans le parti, sans le collectif, sans la manifestation, sans le rapport des forces antagonistes, sans le mot de ralliement « Tous ensemble, tous ensemble ! »
C’est en tout cas l’idée courante qu’on entretient à propos de la politique et qu’on ne se lasse pas de vous renvoyer à l’occasion, lorsqu’il est question de justifier un combat, d’en appeler à vos valeurs, de vous inciter à voter pour ou contre. En général, on ne vous demande pas votre avis à ce sujet. Théories, récits et idéologies prolifèrent et, d’un côté, vous ciblent individuellement, mais, de l’autre, ont déjà scellé, sans vous et à votre place le genre de phénomène collectif qui vous concerne politiquement. Oui, cette façon de procéder est inhérente à la politique ; oui, le jeu politique consiste sans doute à vous faire ces offres. Vous prenez ou vous laissez. C’est votre choix. Et cela devrait vous suffire ?
Ce petit essai de philosophie propose de rester seul face à la politique. Il ne s’agit pas de revenir à une position hypothétique à partir de laquelle on rejouerait le fondement contractuel de l’État ou de tout autre groupement politique. La question est plutôt de savoir comment on peut continuer à faire de la politique et comment on peut vouloir prendre la responsabilité de la politique en refusant d’être embarqué d’office par ceux qui prétendent dire pour les autres au nom de quoi il y a ou il doit y avoir de la politique.
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