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L'hôte maladroit. La matière du mythe

L'hôte maladroit. La matière du mythe

Parution: 25 février 2014
  • Nb. de pages:
    522
Pour qui s’intéresse aux mythes amérindiens, l’ouvrage est fascinant et ouvre de nouvelles avenues pour la recherche. L’auteur a fait un travail très rigoureux de recherche mais aussi d’analyse. En puisant dans les connaissances autochtones, sa recherche encyclopédique l'auteur démontre la véracité de ces mythes et «les savoirs hautement scientifiques sous couvert de relations aberrantes» critiquant ainsi des monstres sacrés de l’anthropologie comme Claude Lévi-Strauss. Ce que l’on disait dénué de sens correspond en fait à des connaissances précises liées à la flore, l’alimentation, la reproduction des espèces, etc. Les illustrations sont magnifiques.

Description

Cet ouvrage sur la mythologie amérindienne porte sur le motif de l’Hôte maladroit (Bungling Host) du cycle du Trickster. Un animal invite le Décepteur à manger, lui prépare de la nourriture, et le Décepteur essaye de l’imiter mais échoue à chaque fois. Les modes d’appropriation de la nourriture varient considérablement selon les cultures, qu’il s’agisse du Caribou qui apprête la robe de son épouse, du Castor qui tue ses enfants et les fait revivre, du Serpent qui cuisine une courge sous

la cendre, d’un Homme à la jambe aiguisée qui tue des bisons et ainsi de suite. Près de quatre cents mythes nord-américains ont été rassemblés. L’ouvrage comporte vingt chapitres et montre comment les mythes ont du sens pour leurs usagers : tous les éléments « aberrants », « bizarres », voire

« absurdes » des récits sont expliqués. Chaque chapitre porte sur une culture donnée où les mythes sont présentés puis analysés en prenant en considération la culture matérielle, la vie sociale, économique et culturelle ainsi que les connaissances vernaculaires relatives à l’environnement, principalement les plantes et les animaux. L’ouvrage remet en cause le point de vue selon lequel les mythes n’ont aucun sens. L’analyse permet aussi de mettre au jour quatre modes opératoires à l’oeuvre dans ces récits : les modes isologique, analogique, métamorphologique et métonymique. Les rapports entre pensée mythologique et pensée scientifi que en sont d’autant plus éclairés, cette dernière n’apparaissant plus comme une étape postérieure à la première. Elle est plutôt la manifestation la plus développée d’un mode opératoire déjà présent dans la pensée mythologique.



Si l’on veut reprendre, au moins, en France l’étude des mythes modernes, la, démarche sera la même que celle de Clément, à la fois intuitive et rigoureuse. Cela n’éteindrait pas la foi dans le sacré chez ceux et celles qui y croient, et cela permettrait à ceux, comme moi, qui se limitent à croire à un entre nous humain largement inconnu, de creuser cet inconnu des mythes modernes. Louis Moreau de Bellaing, recension dans l'Association Française des Anthropologues, publication en ligne, septembre 2020.



Les analyses que fait Daniel Clément, dont les contributions sur l’ethno- botanique et les rapports entre les Amérindiens et les animaux sont remarquables et font état de connaissances étendues dans ces domaines, portent essentiellement sur un ensemble d’épisodes construits de la même façon.

- Geneviève Pigeon, Université du Québec à Montréal



Daniel Clément propose aux analyses mythiques une lecture complètement nouvelle et riche en possibilités...

Léo Blanchemanche, département d'anthropologie, Université Laval

À propos de ce livre

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