Les citoyens au bazar. Mondialisation, nations et minorités

Discipline: Culture
Parution: 20 avril 1999
  • Collection:
  • Nb. de pages:
    318

Description

Parce que les peuples se révèlent de plus en plus multinationaux ou se divisent en groupes identitaires, leur unité est sans cesse contestée. Peuvent-ils encore parler d'une seule voix ? Que signifient des choix électoraux dans de telles circonstances ?
En amenant des groupes d'intérêt et des régions à se définir en fonction des marchés internationaux et non plus en fonction des seuls marchés nationaux, la mondialisation affecte la solidarité des nations, et pas seulement leur économie. En favorisant les contacts avec l'extérieur, elle ouvre de nouveaux horizons aux citoyens, à leurs associations et communautés, et pas seulement aux entreprises. En accroissant l'interdépendance des peuples, elle favorise leur métissage et la prise de conscience de leur métissage. Mais ne diminue-t-elle pas leur indépendance ?
Fractionnement des nations et mondialisation doivent être compris dans leurs relations. Ils mettent en cause la souveraineté des États et des peuples. Ils sapent leur unité et les institutions démocratiques qui dépendent de cette unité. Pourtant, ces mêmes phénomènes ne sont-ils pas des conséquences des libertés qui permettent aux groupes comme aux individus de s'affranchir des cadres et frontières étatiques ?
En favorisant la circulation des idées et des personnes, en rapprochant les peuples et les cultures, en désenclavant des minorités, la mondialisation des affaires affaiblit l'identité des nations, ce qui laisse le champ libre pour de nouvelles identités collectives, ou pour la résurgence d'anciennes. Un ordre politique moins artificiel ou moins arbitraire s'institue peut-être, comme on le voit avec l'affirmation de certaines régions dans l'Union européenne, mais il se peut aussi que disparaisse une forme de civisme et que se produisent des replis sur un terroir, une ethnie, un intégrisme ou un nationalisme outrancier.
L'auteur travaille aux confins de l'anthropologie sociale, de la philosophie et de la politique. Il a mis en lumière l'ordre dû aux coutumes et traditions dans des sociétés sans classes et sans État, qui passent pour anarchistes et sauvages. Il termine une étude sur les relations sociales dans un village des Ardennes au début du vingtième siècle. Il a surtout écrit sur les rapports entre l'économie et la politique dans un monde contemporain où progressent à la fois misère et richesse, tribalisme et globalisation, fondamentalisme et rationalité. Il a étudié à l'Institut supérieur de philosophie de Louvain, à la London School of Economics et à l'Université de Montréal.

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