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Pourquoi l’Oulipo ?

Parution: 27 février 2020
  • Nb. de pages:
    175
L’Ouvroir de littérature potentielle (Oulipo) est présenté ici dans une perspective ontologique peu abordée jusqu’à aujourd’hui.
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Description

L’Ouvroir de littérature potentielle (Oulipo) est né en 1960 et demeure aujourd’hui bien vivace. En dialogue avec un certain Xanthiphas, nous proposons ici de renouveler la critique oulipienne de manière ontologique et ludique. L’Oulipo est analysé au regard de passages clés du passé, tels que l’ère des Grands Rhétoriqueurs ou le traumatisme de la Seconde Guerre mondiale, sans oublier l’influence des surréalistes et de Bourbaki. L’apport pataphysique est nuancé car la généalogie préoulipienne remonte chez ses deux fondateurs, François Le Lionnais et Raymond Queneau, aux années 1930. Sera posée également la question de l’intégration assez tardive des femmes en son sein. Enfin, des informations inédites provenant des archives de l’Oulipo offriront une meilleure contextualisation de l’évolution du groupe. Il arrive ainsi parfois que le langage a ses jeux que le jeu n’a pas.

Socrate, dans sa grande sagesse, avait déjà perçu la préséance du pouvoir intentionnel du mot sur ce qu’il appelle le fignolage de l’articulation (ou du sens). Ainsi l’explique-t-il à Hermogène, en présence d’un Cratyle assez muet : « Mais ce sont choses que font, je crois, les gens qui de la vérité n’ont aucun souci, mais qui fignolent l’articulation, si bien que, à force d’insertions imposées aux mots primitifs, ils ont obtenu finalement ce résultat, que pas un parmi les hommes ne comprendra quelle peut bien être l’intention du mot
1 ! » Il avait plus tôt déclaré devant un Hermogène commis à sa cause : « Tu sais ce qu’est le langage : il n’y a rien que toujours il ne signifie, ne tourne, ne retourne ; et il est double, vrai tout comme faux2. »

Alors, pourquoi l’Oulipo ?...



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1 Platon, Œuvres complètes, p. 653 (traduction de Léon Robin).

2 Ibid., p. 645.

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