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Jean-Pierre Pichette

Notice biographique

Ethnologue formé à l’Université Laval, professeur titulaire de littérature orale à l’Université de Sudbury (Ontario), Jean-Pierre Pichette a occupé la Chaire de recherche du Canada en oralité des francophonies minoritaires d’Amérique (COFRAM), puis a été nommé professeur associé de l’Université Sainte-Anne (Nouvelle-Écosse). Membre fondateur de la Société Charlevoix, éditeur des Cahiers Charlevoix (PUO), de Rabaska, revue d’ethnologie de l’Amérique française, et d’une douzaine d’ouvrages collectifs, il est aussi directeur de la collection « Les Archives de folklore » des Presses de l’Université Laval.

Dirige la collection

Archives de folklore

Collection fondée en 1946 par Luc Lacourcière
Un siècle après l’invention du mot « folklore » par William John Thoms, le jeune titulaire de la première chaire de folklore établie en Amérique du Nord inaugurait aux Éditions Fides de Montréal une série de « Publications de l’Université Laval ». En tête du premier volume, en guise de manifeste, un titre traçait le projet : « Les Archives de folklore, recueil semestriel de traditions françaises d’Amérique. Documents et études sur les mœurs, coutumes, croyances, légendes, contes, chansons, langue et arts populaires [du Canada français] ». Toutefois, des raisons d’ordre pécuniaire empêcheront Luc Lacourcière de remplir la totalité de sa promesse, le forçant à limiter sa parution à un numéro annuel puis à retrancher à son tirage un millier d’exemplaires ; l’étendue de son réseau de correspondants et le rayonnement international du périodique ne pouvant abolir le déficit « très local », le directeur suspendit bientôt, après le quatrième numéro, la production de ces beaux cahiers « sur papier Louvain antique imprimés en cochin “C” ». Avaient alors collaboré à cette noble et audacieuse entreprise les premiers artisans de l’ethnologie d’ici (Marius Barbeau, François Brassard, Joseph-Médard Carrière, Joseph-Thomas Le Blanc, Madeleine Doyon, Édouard-Zotique Massicotte, Jacques Rousseau, Carmen Roy, Félix-Antoine Savard, Marie-Rose Turcot) comme aussi d’ailleurs (André Varagnac, Marguerite Béclard d’Harcourt, Richard Dorson).
Peu après, en février 1951, la revue annuelle se métamorphose en collection et change d’éditeur. Un numéro double consacre sa renaissance : Civilisation traditionnelle des Lavalois de sœur Marie-Ursule (Af 5-6), première thèse soutenue en folklore et premier livre publié par les nouvelles Presses de l’Université Laval. Dès 1947, en quatrième de couverture, on avait déjà annoncé cet ouvrage à paraître au quatrième numéro, sous le titre « Le Folklore des Lavalois ». Ainsi, dans le respect du mandat initial, les « recueils semestriels » allaient désormais s’afficher « recueils illustrés ». Leurs auteurs en seront exclusivement les étudiants de Luc Lacourcière (Russel Scott Young, Nora Dawson, James La Follette, Germain Lemieux, Catherine Jolicœur, Hélène Bernier, Antonine Maillet, Nancy Schmitz, Georges Gauthier-Larouche, Denise Rodrique, Jean-Pierre Pichette) et ses collègues (Dominique Gauthier et Roger Matton) ; parmi ceux-ci, le plus prolifique fut certes Conrad Laforte dont les écrits, notamment son Catalogue de la chanson folklorique française, composent le tiers de la série. C’est grâce à ces collaborateurs que la collection maintint, entre 1969 et 1983, sa plus belle régularité d’un tome par année (Af 9-24).
Coïncidant avec le soixantième anniversaire de la création de la chaire des Archives de folklore, que Laval accordait à Luc Lacourcière le 21 février 1944, les Presses de l’Université Laval ont accepté le projet de relance de Jean-Pierre Pichette, qui veut de la sorte honorer l’initiative de son maître, et lui ont confié la responsabilité de cette collection prestigieuse qui s’était assoupie depuis la mort de son directeur. Ainsi, fidèle au dessein original, les « Archives de folklore » réuniront des « documents et études » illustrant les « traditions françaises d’Amérique », spécialement les littératures orales, les coutumes et les arts populaires des divers « pays » de cette francophonie nord-américaine. Symbole de cette continuité, la collection conserve « la fritillaire impériale », ce motif floral reproduit en vignette à chacun des cahiers en sa qualité de blason officiel de la primitive Corporation des folkloristes.

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