Paul Tillich : au-delà du naturalisme et du supranaturalisme

Paul Tillich : au-delà du naturalisme et du supranaturalisme

Parution: 21 septembre 2022
  • Nb. de pages:
    148
« Au point de départ de cet ouvrage, deux convictions de ma part. Je suis d’abord persuadé qu’une profonde réinterprétation de la pensée religieuse s’impose actuellement. Et je suis tout aussi persuadé que le théologien-philosophe Paul Tillich a ouvert la voie en ce sens. » - Jean Richard

Description

Le théologien philosophe Paul Tillich (1886-1965) propose une nouvelle interprétation de la pensée chrétienne. En effet, quelque chose ne va plus dans la pensée religieuse traditionnelle. C’est son caractère supranaturaliste : sa conception des deux mondes, naturel et surnaturel. Pour la pensée moderne, il n’y a plus qu’un monde, l’univers que nous habitons. La transcendance n’est pas évacuée pour autant, mais elle devient une dimension de notre monde.

Cette conception, Tillich l’approfondit tout au long de son grand ouvrage,
Théologie systématique. Dieu n’y est plus présenté comme l’Être suprême, au sommet de la hiérarchie des êtres ; c’est l’Être même, dont participent tous les êtres. La transcendance divine devient ainsi immanente au monde : c’est l’autotranscendance du monde et de l’humain.

Dans ce contexte, le Christ Jésus n’est plus conçu comme un être composé de deux natures superposées. Le Christ est pleinement humain, ce qui signifie qu’il est en parfaite alliance avec Dieu son Père ; il ne fait plus qu’un avec lui. C’est par là que s’explique sa divinité. C’est par là aussi qu’il devient notre Sauveur, pour autant que nous sommes, par la foi, unis à lui dans son alliance avec Dieu.

L’Esprit saint est lui-même pensé de façon supranaturaliste quand on conçoit la grâce divine comme le surnaturel chez l’humain, comme l’élévation de l’humain à la dignité de la filiation divine. Mais l’Esprit saint, la grâce sanctifiante, ne signifie rien d’autre pour l’humain que son retour à l’alliance divine, qui constitue sa vraie nature. L’Esprit signifie donc l’immanence du divin dans l’humain, ce qu’exprime Tillich en parlant de la « présence spirituelle ».

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