Discours et constructions identitaires

Discipline: Arts - études
Parution: 10 décembre 2004

Description

Si la langue constitue pour plusieurs communautés un symbole qui permet aux individus de se définir et de définir leur rapport aux autres, elle est également l'outil par lequel se construit l'identité : c'est en effet dans l'usage du langage qu'émergent les représentations sociales et ce sont les faits de langue auxquels les individus ont recours qui peuvent éclairer la façon dont ils se positionnent socialement, dont ils se définissent par rapport aux autres et dont ils définissent les autres. Les auteurs de cet ouvrage souscrivent à une telle position, abordant la question identitaire à travers les marques linguistiques qui façonnent les représentations.
Ce recueil contient des textes de chercheurs chevronnés et des textes d'étudiants aux 2e et 3e cycles. Louis-Jacques Dorais propose une réflexion théorique sur la notion d'identité et sur le rôle fondamental qu'il accorde au langage, à son expression et à sa réception par autrui, dans la construction identitaire. Jean-Michel Adam, en analysant de façon détaillée le célèbre discours de 1967 de Charles de Gaulle, montre l'importance non seulement de resituer un discours dans son contexte, mais aussi de prendre en compte sa matérialité même. Monica Heller, à travers l'histoire d'un centre communautaire franco-ontarien, soutient que c'est dans l'interaction que les acteurs sociaux définissent leur vision du monde et qu'un discours dominant peut émerger. Son collègue, Normand Labrie, examine comment l'inclusion dans un nous sur la base du critère linguistique peut être mise en péril lorsque d'autres éléments de l'identité, telle l'identité sexuelle, sont mis en cause. Fouzia Benzakour, pour sa part, aborde sa réflexion sur ce concept d'inclusion/exclusion à partir de la perception du français parlé au Québec qu'ont quelques jeunes immigrants francophones venant du Maghreb.
Les textes des étudiants sont particulièrement stimulants puisque, règle générale, ils empruntent des pistes de recherche non encore balisées. Le regard sur le nous est abordé par Louis-Pascal Rousseau qui se penche sur l'extension sémantique qu'a connue le terme métis au fil des ans, Karine Gauvin analyse l'identité acadienne à l'aube du premier Congrès mondial acadien et Wim Remysen, celui du rôle de la stéréotypie dans la construction identitaire. Le regard sur l'Autre est abordé dans les textes de Mathieu Roy et de Jean-François Dumouchel. Mathieu Roy analyse la vision que Berton a du Québec des années 1950 et 1960 et la façon dont il incorpore la collectivité québécoise dans son récit de la construction identitaire canadienne, tandis que ce sont certaines nations amérindiennes décrites dans la narration de voyage du père Marquette, publiée en 1681, qui sont l'objet de l'étude de Jean-François Dumouchel. Finalement, Vincent Fontaine s'intéresse au rôle symbolique que jouent les timbres dans l'histoire d'une communauté en interrogeant l'espace qu'occupent les francophones dans le panthéon philatélique canadien
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