De l’oralité à l’écriture. Le manuel de français à l’école primaire 1830-1900

Discipline: Sociologie
Parution: 03 mai 1999
  • Nb. de pages:
    240

Description

Le passage de la culture orale à l'écriture a transformé la campagne où vivait encore la majorité de la population. À la ville, l'alphabétisation a suscité la naissance de la presse à grand tirage. En plus de l'aptitude à déchiffrer l'écriture d'autrui, une minorité de jeunes, surtout des femmes, ont acquis, à l'école, la faculté d'écrire. La poste bon marché a favorisé les échanges épistolaires entre des membres de familles séparées par les grandes migrations. L'alphabétisation du peuple a enfin favorisé les échanges amoureux. Au cours des dernières décennies du XIXe siècle, l'absence de l'être cher était devenue un obstacle de plus en plus rare à l'expression des sentiments.
En plus d'apprendre à lire et à écrire, le manuel de français a transmis des connaissances, instillé des valeurs morales et des croyances diverses. Les savoir-faire techniques, dérivés des découvertes scientifiques, sont souvent passés par le livre de lecture, mais ce dernier visait d'abord à moraliser les plus jeunes de l'école élémentaire. Morale chrétienne ? Pour une première fois, il est démontré qu'il s'agissait plutôt d'un élément de la culture répondant à des impératifs de survie et de solidarité, inspiré de courants philosophiques assez étrangers à la croyance au dieu unique de la Bible.
Professeur à l'Université d'Ottawa puis à l'Université du Québec à Trois-Rivières, Serge Gagnon est membre associé du Centre interuniversitaire d'études québécoises. Il a notamment publié Mourir hier et aujourd'hui (1987), Plaisir d'amour et crainte de Dieu (1990) ainsi que Mariage et famille au temps de Papineau (1993).

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