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Médias généralistes et idéal journalistique : la fin d'une époque. Les Cahiers du journalisme

Médias généralistes et idéal journalistique : la fin d'une époque. Les Cahiers du journalisme

Discipline: Communications
Parution: 29 septembre 2006

Description

Daniel Deloit, directeur de la revue
Thierry Watine
, rédacteur en chef

Coédition : École Supérieure de Journalisme de Lille et
Département d'information et de communication de l'Université Laval (Québec)
www.cahiersdujournalisme.net
Le journalisme est-il un métier en voie de disparition ? Insensée  il y a encore peu de temps, la question est aujourd’hui sur la table.
Certes, les nostalgiques croiront toujours dur comme fer aux règles selon eux immuables de l’ordre ancien (le bon vieux temps). En face, les cyniques et les désenchantés continueront d’assurer que la profession s’est depuis longtemps diluée dans le grand fourre-tout de la communication, de la promotion et du divertissement.
Entre ces positions extrêmes – et disons-le, pas très originales – un débat plus sérieux se développe depuis peu sur ce qu’il faut bien appeler la fin d’une époque. Les ouvrages et autres articles scientifiques récents sur le journalisme, en France comme au Québec, laissent tous, à leur façon, poindre cette hypothèse : qu’il soit en phase de « mutation », de « transformation », de « reconfiguration », d’« invention », de « transaction », de « recréation », de « dispersion », etc. (la liste est longue), on sent bien cette fois-ci que le changement va au-delà des ajustements cosmétiques auxquels toute profession doit régulièrement consentir pour rester dans le coup et vivre avec son temps
L’explosion de la presse gratuite et d’Internet joue bien sûr un rôle important dans ce que certains appellent déjà la nouvelle Histoire du journalisme. Mais les choses sont plus compliquées que cela. Outre un environnement politique, économique, technologique et social plus instable – pour ne pas dire illisible – que jamais, les entreprises de presse doivent ni plus ni moins repenser leur mission. La notion même d’
information, au sens le plus large du terme, ne fait plus l’unanimité tant le champ des possibles est vaste : en 2006, qu’est-ce qu’un événement digne de ce nom ? sur quel mode le traiter ? par quel canal le distribuer ?  quel public viser ?
Les recettes d’hier ne marchent plus. La plupart des repères, voire certaines valeurs, ont aujourd’hui volé en éclats. Bref, la profession a pris un gros coup de vieux en l’espace de quelques années. Sûrement pas aussi
has been ou ringard qu’on le prétend, le journalisme doit simplement rebondir. Retrouver une vraie utilité sociale. Et peut-être aussi une certaine modestie. Faute de quoi, le passage à vide pourrait être beaucoup plus long que prévu.

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